La foresterie : impact des grandes et petites pratiques sur les émissions de gaz à effet de serre
EN BREF
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La foresterie, souvent perçue comme une pratique durable, se révèle être l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre. En effet, recent découpages montrent que le secteur forestier est le troisième plus gros émetteur au Canada, après le secteur des transports. Alors que les organisations écologistes soutiennent que les émissions réelles sont sous-estimées, le bilan officiel n’indique que 24 Mt d’éq. CO2 par an. Les activités humaines telles que la coupe d’arbres peuvent nuire aux forêts en réduisant leur capacité d’absorption de carbone. De plus, la forêt a une double nature : elle capte le carbone, mais peut aussi en relâcher, surtout en cas de perturbations naturelles comme les incendies. La gestion des forêts devrait donc s’orienter vers des pratiques réellement durables, afin de mieux préserver leur rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique.
La question des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la foresterie est un sujet complexe et souvent débattu. Alors que certaines pratiques forestières sont présentées comme durables, des études récentes révèlent que tant les grandes que les petites pratiques de gestion forestière peuvent contribuer significativement aux émissions de GES. Cet article explorera les divers impacts de ces pratiques, en examinant comment la gestion des forêts, qu’elle soit intensive ou extensive, influence le bilan carbone et comment le secteur forestier peut être à la fois un acteur de maintien de l’équilibre climatique et une source d’émissions.
Le rôle de la foresterie dans le cycle du carbone
Les forêts jouent un rôle clé dans le cycle du carbone. Elles agissent comme des puits de carbone, absorbant le dioxyde de carbone de l’atmosphère et le stockant dans leur biomasse. En effet, les arbres absorbent le CO2 durant leur processus de photosynthèse, contribuant ainsi à réduire la concentration de ce gaz dans l’atmosphère.
Cependant, les pratiques forestières, qu’elles soient durables ou non, peuvent avoir des effets opposés. La coupe excessive des arbres, par exemple, libère du carbone stocké et réduit la capacité de la forêt à capter le CO2 à l’avenir. Cela illustre bien la double nature de la foresterie. Si d’un côté, la forêt est un puits de carbone, de l’autre, des pratiques de gestion inappropriées peuvent la transformer en source d’émissions.
Les grandes pratiques forestières et leur impact sur les émissions
La récolte commerciale
La récolte commerciale est généralement associée à des pratiques forestières intensives. Ces méthodes, souvent basées sur des coupes rases, exposent le sol, réduisent la biodiversité et relâchent du carbone dans l’atmosphère. En 2022, l’industrie forestière canadienne a été signalée comme étant le troisième plus grand émetteur de GES, juste derrière le secteur des transports.
Cette réalité soulève des questions sur le discours souvent entendu au sujet de la durabilité des activités forestières. Bien que les responsables de l’industrie placent la foresterie dans le contexte de la durabilité, les données montrent que la récolte d’arbres à grande échelle reste une activité émettrice de carbone.
L’impact des incendies de forêt
Les incendies de forêt représentent également un enjeu majeur pour le bilan carbone. Souvent considérés comme des événements naturels, les incendies peuvent intensifier les émissions de GES. Au Canada, les émissions dues aux feux de forêt de 2023 ont été quadruples par rapport aux émissions de combustibles fossiles. Ces chiffres soulignent l’importance de prendre en compte non seulement ce qui est publié par les gouvernements, mais également les événements naturels auxquels les forêts sont soumises.
Les petites pratiques forestières et leur rôle dans les émissions de gaz à effet de serre
La foresterie locale et la gestion communautaire
En opposition aux grandes pratiques commerciales, la foresterie locale et la gestion communautaire ont le potentiel d’atténuer les émissions de GES. Ces pratiques portent souvent un accent fort sur la durabilité et la préservation de l’écosystème. Elles cherchent à exploiter les ressources forestières de manière plus responsable, en suivant des méthodes qui favorisent la régénération naturelle et la biodiversité.
Cependant, même des pratiques qui semblent respectueuses de l’environnement peuvent avoir un impact sur les émissions, en particulier si elles ne tiennent pas compte des dynamiques écologiques de la forêt. Par exemple, la récolte sélective, si elle est mal réalisée, peut également conduire à des émissions de carbone élevées.
Les plantations forestières
Les plantations forestières représentent une autre petite pratique ayant des implications contradictoires en matière de bilan carbone. Si elles peuvent contribuer à compenser les émissions de GES en augmentant le couvert forestier, les plantations d’arbres non indigènes peuvent appauvrir la biodiversité locale et déséquilibrer les écosystèmes.
De plus, le stress climatique, tels que les changements de température et les sécheresses, peut nuire aux plantations, rendant ces futures forêts moins résilientes et moins efficaces en tant que puits de carbone. Ainsi, la méthode de plantation et le choix des espèces sont cruciaux pour garantir que ces efforts contribuent effectivement à réduire les émissions de GES.
Déclarations d’émissions et controverses
Les méthodes de déclaration des émissions
Le Canada, et d’autres pays, utilisent des rapports d’inventaire national pour déclarer leurs émissions de GES. Cependant, ces rapports peuvent parfois sous-estimer les véritables émissions provenant du secteur forestier. Selon certaines recherches, le Canada aurait dissimulé près de 147 Mt de CO2 d’émissions dues à l’industrie forestière, par rapport à un total officiel de 24 Mt d’éq. CO2.
Ces disparités soulignent la complexité de la déclaration des émissions liées aux forêts, en particulier en ce qui concerne la prise en compte ou l’exclusion des émissions dues aux incendies de forêt. Cela pose un défi critique pour les politiques et pour le grand public, qui a besoin de clarté sur les coûts climatiques des pratiques forestières.
Les débats autour du carbone et des perturbations naturelles
Une autre controverse se dessine autour du traitement des perturbations naturelles, telles que les incendies et les infestations. Les experts affirment que ces événements devraient être pris en compte dans le calcul des émissions du secteur forestier, car ils influencent de manière significative le bilan carbone global. Cependant, la position officielle du Canada tend à exclure ces émissions des comptes, ce qui ajoute une couche d’ambiguïté au sujet.
Une transparence accrue et des clarifications sur la manière dont les émissions et absorptions de GES sont calculées pourraient permettre d’améliorer la compréhension du phénomène et d’orienter plus efficacement les politiques environnementales.
Perspectives d’amélioration et solutions
Pratiques de gestion durable
Pour atténuer l’impact du secteur forestier sur les émissions de GES, plusieurs pratiques de gestion durable sont mises en avant. Cela inclut des méthodes comme la réduction du taux de coupe, l’augmentation des superficies de forêt protégées, et le recours à une foresterie qui favorise la biodiversité.
En intégrant des pratiques de gestion fondées sur la conservation, les forêts peuvent continuer à jouer leur rôle de puits de carbone tout en résistant mieux aux perturbations naturelles. Il est essentiel de travailler à lever le voile sur les pratiques qui nuisibles et de promouvoir celles qui font preuve de responsabilité écologique.
Le rôle de la recherche scientifique
La recherche scientifique joue un rôle fondamental dans la compréhension des impacts des pratiques forestières sur les émissions. De nombreuses études ont été menées pour évaluer comment différents types de pratiques affectent le bilan carbone.
Les résultats de la recherche doivent être utilisés pour informer les décisions politiques, et les collectivités doivent être impliquées dans la gestion durable de leurs forêts. Des initiatives de sensibilisation permettent d’éduquer le public sur l’importance d’une gestion forestière durable et les impacts potentiels des activités humaines sur le climat.
En examinant l’impact des pratiques forestières sur les émissions de gaz à effet de serre, il est essentiel de reconnaître la complexité du sujet. Tandis que la foresterie peut agir en tant que puits de carbone, elle peut également devenir une source importante d’émissions si elle n’est pas gérée de manière appropriée. La recherche et la mise en œuvre de stratégies durables peuvent atténuer ces impacts.
La foresterie au Canada est souvent perçue comme un secteur durable, mais un rapport récent révèle une réalité troublante concernant ses émissions de gaz à effet de serre. En effet, la foresterie se positionne comme le troisième plus grand émetteur de GES du pays, juste derrière le secteur des transports. Cette situation soulève des questions sur la manière dont les pratiques forestières sont mises en œuvre et les impacts environnementaux associés.
Les organisations écologistes dénoncent un manque de transparence dans la déclaration des émissions. Selon des études, l’industrie forestière aurait produit 147 millions de tonnes équivalentes de CO2 en 2022, un chiffre nettement supérieur aux 24 millions de tonnes rapportés officiellement par le Canada. Cette discrepancy attire l’attention sur une possible dissimulation des véritables émissions du secteur, laissant les décideurs face à une évaluation biaisée du impact environnemental.
Le secteur forestier est souvent qualifié de carboneutre, voire carbonégatif, en tant que puits de carbone. Cependant, des pratiques telles que la récolte excessive et la coupe des forêts matures compliquent la situation. Ces activités libèrent du carbone et diminuent la capacité des forêts à absorber le CO2. Le résultat est tout sauf une neutralité carbone, comme le montre la réévaluation récente de l’inventaire national des émissions de GES.
Une double perspective s’impose dans l’analyse du rôle des forêts : d’une part, elles absorbent le carbone grâce à la photosynthèse, mais d’autre part, les perturbations naturelles et les pratiques humaines peuvent libérer ce même carbone. Les feux de forêt, par exemple, représentent un facteur significatif d’émission de GES. Pourtant, le gouvernement canadien n’inclut pas toujours ces émissions dans ses rapports, cela étant justifié par l’idée qu’elles sont une perturbation naturelle.
Un autre élément clé est la régénération des forêts après une exploitation. Certains chercheurs affirment que le Canada s’attribue le carbone d’arbres qui repoussent après des incendies ou des infestations. Ce point soulève un débat sur ce qui devrait être considéré comme une intervention humaine, créant des divergences d’interprétation entre scientifiques et environnementalistes.
Il est également reconnus que l’exploitation forestière doit évoluer vers des pratiques durables. Cela pourrait impliquer de réduire les taux de coupe, d’améliorer les méthodes de mesure des flux de carbone, et de donner la priorité à la transformation du bois en matériaux durables. Un plus grand engagement à la transparence et une volonté d’adopter des pratiques faibles en carbone sont essentiels pour préserver les réserves de carbone de nos forêts.